La doctrine nationale fixe de façon claire et précise les différents niveaux de commandement (stratégique, opératif, tactique). Leur champ de compétence est bien délimité et permet aux armées françaises d'organiser en toutes circonstances et selon tous les cadres (national, coalition…), des structures de commandement qui prennent en charge la globalité d'une opération militaire.
L'existence et le bien fondé du niveau opératif ne font aujourd'hui ni l'objet de débats, ni d'incompréhensions, comme ce fut le cas dans un passé récent. Ce niveau constitue, sur un théâtre d'opérations, l'échelon de commandement et de synthèse indispensable au regard de la complexité des opérations modernes interarmées et souvent multinationales, avec l'implication d'acteurs régionaux.
Cet ancrage du niveau opératif demeure néanmoins encore fragile d'autant que parfois la réalité de certaines situations peut conduire à adapter les organisations in situ afin de gagner en réactivité. Aussi, parce que ce niveau est fondamental, sous l'impulsion du général Dempsey, les forces américaines développent desJoint Task Forces Headquaters (JTF HQ) à partir de PC de composantes, déployables en fonction des circonstances.
Après avoir rappelé la place du niveau opératif dans l'organisation des structures françaises, l'analyse de la démarche américaine permettra d'apprécier si une transposition de certains de ces principes est envisageable au sein des armées françaises qui disposent de spécificités et d'atouts différents.