Cas spécifique de stabilisation d'États fragiles ou faillis, la Contre-insurrection (COIN) a pour objectif la réconciliation nationale du pays-hôte. Elle a une dimension éminemment politique et la population locale, généralement attentiste, en constitue l'un des enjeux.
De plus, souvent composites, les insurrections contemporaines apparaissent particulièrement complexes et difficiles à appréhender. La propagande reste pour elles existentielle et elles savent utiliser les technologies de l'information et de la communication pour la diffuser.
Même si les contextes opérationnels sont toujours spécifiques, les engagements actuels en COIN se caractérisent par le fait qu'ils interviennent dans des pays-hôtes souverains, dans un cadre généralement multinational et sous la pression des opinions publiques. Contraintes par le facteur temps, les forces d'intervention doivent donc inscrire leur action en cohérence avec les forces de sécurité locales, les élites du pays-hôte et les nombreux intervenants civils extérieurs.
Leur rôle général est la restauration de la sécurité en étroite liaison avec les forces locales, dont elles doivent souvent contribuer à développer les capacités opérationnelles. Dans le cadre de l'approche globale des crises, elles participent également au soutien des autres volets de la COIN dans les domaines de la gouvernance et du développement. Leur approche opérationnelle s'articule autour des quatre axes suivants : PRÉparer, Sécuriser, TEnir et Reconstruire (PRESTER).
Le niveau opératif joue un rôle déterminant en COIN en agissant sur l'adversaire, le terrain et la population, tout en déclinant l'approche globale au niveau du théâtre. Une manœuvre opérative agile doit permettre une économie des forces optimale, afin d'élargir les zones contrôlées et les transférer dès que possible aux forces de sécurité locales.
La COIN requiert des aptitudes opérationnelles particulières, notamment en termes de préparation opérationnelle, de commandement, de renseignement et d'influence.
Intitulée Contre-insurrection, la Doctrine interarmées (DIA) 3.4.4(A) constitue le pendant de l'Allied Joint Publication (AJP) 3.4.4 : Counterinsurgency. Dérivée des documents antérieurs traitant de la Gestion de crise (GDC), de la Contribution des forces armées à la STABilisation (STAB), des opérations contre un ADversaire IRrégulier (ADIR) et de l'Assistance militaire opérationnelle (AMO), ce texte révisé constitue la référence nationale pour les opérations de contre-insurrection à venir.
• 76 pages ;
• version électronique disponible sur les sites Intradef et Internet du CICDE à l'adresse http://www.cicde.defense.gouv.frdans la rubrique Corpus conceptuel et doctrinal interarmées.