Les objectifs militaires et sécuritaires de l'intervention militaire en Afghanistan, qui consistaient à chasser les Talibans du pouvoir, empêcher leur retour, et détruire Al Qaïda, ont abouti à la création d'un Etat déstructuré. Le retrait des forces devient alors impossible sans perdre le bénéfice de l'action militaire accomplie. Des opérations de reconstruction se sont avérées indispensables dans le but d'installer une paix durable. Seulement, que ce soit pour les PRT (équipes de reconstruction provinciale), composées de personnels militaires, civils chargés de menés les programmes de reconstruction, ou pour le HTS (human terrain system), chargé d'approfondir la connaissance anthropologique du pays au profit des forces militaires, la mise en œuvre tardive de ces mesures a réduit leur efficacité.
Ainsi, toute intervention destinée à bouleverser le rapport de force préexistant entre les différents groupes de population, doit penser à la sortie de crise dès son entrée sur le territoire. Cela évite aux forces combattues de prospérer sur le terreau de l'insatisfaction de la population, confrontée à une insécurité grandissante et ainsi d'augmenter le nombre d'ennemis à combattre. Cela permet de stabiliser la situation et de légitimer le nouveau pouvoir afin de pouvoir se retirer plus rapidement, une fois la crise terminée.
L'objet de ces fiches est de décrire ces outils politico-militaires nécessaires dans tous ces types de conflit et d'en lister les apports et les limites au travers du regard d'une chercheuse, Sarah Guillet qui a mené cette étude sur l'expérience afghane pour le CICDE.